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Le rapport Mission Zero du Royaume-Uni offre des possibilités pour les innovateurs en technologie climatique

Par Kieran Mahanty

Cinq points à retenir pour le soutien à l’innovation et à la croissance

« Les engagements en matière de climat et les cibles de carboneutralité ne sont que des paroles en l’air sans un plan de transition clair, cohérent et stable. » – Mission Zero

En 2022, le Royaume-Uni a commandé une étude indépendante afin de déterminer comment le pays pourrait respecter son engagement juridique d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 tout en procurant des avantages économiques et sociaux complets. Cette étude a donné lieu à la publication le mois dernier du rapport Mission Zero, un plan qui présente les possibilités économiques en matière de transition énergétique et qui propose des recommandations sur la manière d’atteindre les objectifs. Le rapport a été rédigé par le député Chris Skidmore, ministre de l’Énergie au moment où le Royaume-Uni a enchâssé dans la loi son objectif de carboneutralité en 2019.

À Croissance audacieuse RREO, conformément à l’approche à long terme du RREO en matière d’investissement visant à soutenir la prestation d’un revenu de retraite viager sur plusieurs décennies, nous utilisons notre capital pour étendre nos technologies de rupture et accélérer les changements positifs. Comme d’autres investisseurs, nous sommes d’avis qu’un environnement macroéconomique stable et un contexte réglementaire clair sont essentiels. Pour cette raison, la Mission Zero représente un indicateur important et une étape positive pour appuyer la transition énergétique. Nous examinons ci-dessous cinq de ses recommandations pour favoriser l’innovation et la croissance dans le domaine des technologies liées au climat.

1. Réglementation des crédits carbone 

La protection des écosystèmes naturels et l’orientation des flux de capitaux vers des secteurs ayant des répercussions immédiates sont l’un des moyens les plus importants de réduction des émissions à l’échelle mondiale, mais on constate un manque de transparence et une piètre qualité des données. Les recommandations de M. Skidmore, en particulier l’établissement d’un cadre réglementaire visant à assurer la qualité des crédits carbone, représentent une évolution positive et devraient rassurer les sociétés qui s’emploient à permettre la création de marchés de compensation de haute qualité, ainsi que celles, comme notre société de portefeuille GreenCollar, qui récompensent une bonne gestion des terres et des ressources environnementales et accélèrent la culture du carbone au moyen de crédits carbone.

2. Échelonnement de l’élimination de gaz à effet de serre

Selon le rapport Mission Zero, l’élimination des gaz à effet de serre est essentielle pour atteindre la carboneutralité. Le rapport indique également que le Royaume-Uni doit accélérer le développement de l’industrie de l’élimination des gaz à effet de serre s’il veut capter les émissions résiduelles de 40 à 100 MtCO2 par année, qui devraient rester en 2050. Nous observons une hausse du nombre d’entreprises européennes qui trouvent des moyens novateurs d’éliminer directement le carbone de l’atmosphère. De tels programmes consistent généralement en des projets d’infrastructures qui représentent une dépense importante en capital et qui, par conséquent, exigent une grande confiance en ce qui concerne le volume et la tarification à long terme. L’analyse de Chris Skidmore confirme cet engagement à long terme et envoie donc un signal important à ces innovateurs.

3. Amélioration de la déclaration des émissions

Le rapport Mission Zero recommande l’amélioration de la déclaration des émissions dans les secteurs public et privé; il s’agit d’un impératif pour traduire les cibles de réduction élevées en mesures concrètes. L’Office for National Statistics (Bureau des statistiques nationales) du Royaume-Uni aura pour mandat d’aider les entreprises à trouver des moyens pour assurer un suivi fiable des émissions de leurs chaînes d’approvisionnement. Les exigences de déclaration améliorées cibleront l’écoblanchiment, alors que les déclarations volontaires seront intégrées dans les normes obligatoires au même titre que les déclarations financières. Ces changements viennent appuyer l’écosystème croissant des entreprises qui aident les grandes sociétés et les PME à surveiller leurs émissions, à en assurer le suivi, et à prendre des mesures à leur égard.

4. Innover en matière de mobilité

La voie vers la décarbonisation des transports en Europe est l’une des plus avancées; elle comporte d’importantes mesures incitatives pour l’adoption de véhicules électriques et une interdiction des véhicules à moteur à combustion qui approche à grands pas (d’ici 2025 en Norvège, d’ici 2030 au Royaume-Uni et dans toute l’UE d’ici2035). La Mission Zero a raison d’attirer l’attention sur les défis de décarbonisation non résolus dans le domaine des transports commerciaux et elle correspond à notre thèse selon laquelle l’Europe peut mener la deuxième vague d’innovation dans ce secteur. L’écosystème européen est florissant, et compte des sociétés exerçant leurs activités dans des domaines comme l’électrification des véhicules logistiques lourds et les vols carboneutres.

5. Investir dans une économie circulaire

L’étude de Chris Skidmore recommande une hausse des investissements dans l’économie circulaire, soulignant que de tels efforts permettraient de réduire les émissions et de créer des emplois. L’étude recommande également que le Royaume-Uni augmente le contenu minimal en matières recyclées et vise à éliminer les déchets de plastique. Pour ce faire, il faudra améliorer considérablement les technologies de recyclage et trouver de nouveaux matériaux qui prendront le relais. Selon nous, les orientations vers la réglementation sont claires et renforcées par un fort désir des consommateurs : faire de l’Europe un marché attrayant pour lequel sont déployés les technologies de recyclage durables.

Perspectives

La Mission Zero ne résout pas le problème du carbone au Royaume-Uni, et encore moins à l’échelle mondiale, mais elle a permis de faire avancer le débat. En tant qu’investisseur, nous sommes heureux de voir le Royaume-Uni accorder la priorité aux politiques en matière de climat et d’énergie et, alors que nous nous positionnons pour réagir efficacement aux risques liés au climat et pour tirer parti des occasions, nous avons le souci de trouver et de soutenir les entrepreneurs qui ont choisi de relever le plus grand défi de notre génération.

 

Kieran Mahanty est directeur de Croissance audacieuse RREO, à Londres, où il investit dans les technologies de rupture dans tous les secteurs de l’économie, avec un intérêt marqué pour la durabilité, la biologie synthétique et le système agroalimentaire. Il était auparavant à l’emploi de Blue Horizon, Temasek et PwC, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Il est titulaire d’un baccalauréat en philosophie, politique et économie et d’une maîtrise en relations internationales de l’Université d’Oxford.