Les tendances à surveiller cette année
Par Jo Taylor
Si le début de 2022 nous laisse entrevoir une chose, c’est que la récente période de grande incertitude persistera. Tandis que la pandémie entame sa troisième année, la croissance mondiale ralentit, la concurrence pour les actifs demeure intense et la pression des parties prenantes s’intensifie. Malgré ces difficultés, les possibilités d’investissement abondent.
En tant qu’investisseur mondial ayant un actif net de 227 milliards de dollars dans 50 pays, il nous incombe de surmonter ces difficultés pour le compte de nos 331 000 participants. Nous vous présentons ici quelques tendances macroéconomiques que nous suivrons en 2022.
Incertitude économique provoquée par la pandémie
Tant que le monde n’aura pas maîtrisé la COVID-19, le virus continuera de perturber nos vies. Certaines des conséquences imprévues de la pandémie persisteront probablement à court terme. Il s’agit notamment de la surcharge des chaînes d’approvisionnement, des pénuries de main-d’œuvre qualifiée et de la flambée des coûts de l’énergie. Ces pressions sont responsables du taux d’inflation le plus élevé depuis quatre décennies. Bien que la question de savoir si ces tendances inflationnistes sont transitoires ou durables n’ait pas encore été tranchée, la hausse des prix met à l’épreuve tant les consommateurs que les entreprises. Les banques centrales en viennent à repenser leur politique monétaire et à envisager de hausser les taux d’intérêt plus tôt que prévu. À l’incertitude s’ajoutent des tensions géopolitiques qui ont provoqué des turbulences sur les marchés financiers depuis le début de l’année. Le fait de se diversifier et de miser sur le long terme offre une certaine protection contre ce risque et cette volatilité à court terme.
Marchés financiers tendus, mais actifs
Les marchés financiers ont établi de nouveaux records en 2021. L’activité a été stimulée par les mesures de relance de la banque centrale et du gouvernement, la demande refoulée des consommateurs et l’épargne élevée des ménages. L’indice boursier S&P 500 a progressé de 26,9 %, 2 400 sociétés ont été cotées en bourse, et des entreprises en démarrage ont bénéficié d’une injection de capitaux de 30 milliards de dollars américains. Les placements dans des sociétés fermées ont aussi connu une année record, grâce un bassin de liquidités estimé à plus de 2 billions de dollars américains. Toutes ces transactions ont soulevé des préoccupations au sujet des évaluations élevées et de ce qui arrivera lorsque les taux d’intérêt augmenteront. Certaines de ces inquiétudes transparaissent dans la volatilité des marchés d’actions dont nous avons été témoins au début de l’année. La hausse des taux d’intérêt pourrait avoir pour effet de modérer les transactions cette année, bien que les taux soient encore bien loin de la normale.
Même si le nombre de fusions et d’acquisitions atteint des niveaux records, les tendances économiques continueront de stimuler la demande de capital. Les économies importantes envisagent les plans de reconstruction des infrastructures les plus ambitieux de leur génération, tandis que les économies émergentes investissent dans les infrastructures pour permettre à leur classe moyenne de croître. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Inde se sont engagés à verser des billions de dollars pour moderniser leur système de transport, rendre leur économie plus verte, améliorer les soins de santé et créer des millions d’emplois. De profonds changements dans notre façon de travailler, de participer au monde du travail et d’interagir avec les autres ont entraîné la création de nouvelles entreprises et de nouveaux secteurs. Pour prendre de l’expansion, ces nouvelles entreprises ont besoin de capitaux. Entre-temps, la transition vers une économie carboneutre crée des possibilités d’investissement dans l’ensemble des actifs renouvelables et de transition.
Les investisseurs qui adoptent une approche souple, novatrice et patiente en matière de capital continueront de profiter des possibilités d’investissement les plus intéressantes.
Attentes toujours plus élevées des parties prenantes
La pandémie n’a pas eu les mêmes conséquences pour tous, ce qui exacerbe les inquiétudes au sujet des perturbations numériques, de l’inégalité sociale et des changements climatiques. De plus en plus, les gens recherchent, en tant qu’employés, consommateurs et citoyens, des entreprises qui font preuve de leadership dans ces domaines et qui définissent des solutions pour relever les défis mondiaux.
Nous nous attendons à ce que les parties prenantes continuent d’exiger des grands investisseurs qu’ils accordent plus d’attention à tous les aspects des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Au RREO, la détermination et l’évaluation des facteurs ESG les plus importants sont au cœur de notre processus d’investissement. Ces critères ESG sont un élément essentiel de notre plan visant à atteindre la carboneutralité d’ici 2050, tout en atteignant des cibles provisoires audacieuses, notamment une réduction des deux tiers de l’intensité carbone de notre portefeuille au cours de la présente décennie. Nous collaborons également avec nos sociétés pour faire en sorte qu’elles aussi recherchent la durabilité.
Dans ce contexte, le capital est important, mais la capacité de démontrer que l’on est un partenaire stable et de confiance l’est tout autant. En tant qu’investisseur mondial, nous travaillons en ce sens, convaincus que cette approche nous permettra d’offrir de solides rendements à nos participants et de contribuer à façonner un monde meilleur.